Étude de cas
Dépasser les stéréotypes de son milieu
Enseignement secondaire
Une jeune gitane de 15 ans.
Groupe mixte
Abigaïl est une élève gitane de 15 ans. Bien qu'étant douée, et avec un grand intérêt pour la littérature, à 16 ans, fin de la scolarité obligatoire, elle cessera d'étudier.
Elle a un petit ami qui vit dans le même quartier et qu'elle voit secrètement parce que si sa famille s'en rendait compte, elle devrait l'épouser. Elle dépendrait de la famille du marié qui verrait d'un mauvais oeil qu'elle continue d'étudier.
Malgré une capacité d'analyse critique de sa situation, elle accepte avec résignation le fait de devoir choisir entre l'amour puis la famille et la poursuite d'études qui lui permettrait d'envisager un avenir professionnel. Cette alternative d'indépendance et de liberté n'est pas encore complètement acceptée par toutes les familles. Pour le moment, Abigaïl penche pour la première option avec toutes ses conséquences.
Comme la plupart des jeunes, Abigaïl suit les références de son contexte (parmi les femmes de sa famille élargie, aucune n'a continué à étudier). Elle est consciente de l'injustice de la situation, car les garçons de son âge, ont maintenant la possibilité de choisir plus librement de continuer à étudier.
Son enseignante ne sait pas comment gérer cette situation. Elle a le sentiment de ne rien pouvoir faire.
Formation de base
Équipe d'enseignants
L'enseignante organise une activité avec tout le groupe. Chacun se présente avec ses attentes quant à l'avenir (profession, contexte, vie...).
Les élèves se connaissent mieux. Ils découvrent des situations et des contraintes parfois nouvelles pour eux. Ils prennent également conscience de la diversité qui existe dans leur classe.
Chaque élève dessine sa ligne de vie, de leur naissance jusqu'à présent. Ils doivent marquer les événements les plus importants, qui ont permis d'être ce qu'ils sont maintenant. Puis la ligne de vie doit être continuée vers l'avenir : chacun doit écrire comment il se voit dans le futur, ce qu'il souhaite réaliser, etc.
Individuellement, les élèves se concentrent sur leur vie et peuvent envisager des choix possibles.
Un témoignage d'une personne qui a choisi un chemin différent est présenté au groupe (on cherchera à inviter une personne qui a un profil semblable à la jeune fille). Cette personne explique sa situation où l'avenir qu'elle s'imaginait il y a quelques années est très différent de ce qu'elle a réalisé.
Les jeunes se rendent compte que nos attentes dépendent de notre contexte, de notre milieu social et culturel et de notre sexe. Ils comprennent que l'on peut aller contre des traditions.
Les élèves discutent du témoignage et expriment ce qu'ils pensaient de la personne avant de connaître son histoire (uniquement à partir de son contexte). Un débat sur les stéréotypes est lancé. Comment en être conscient pour les surmonter et éviter les préjugés ?
Les élèves se rendent compte que chacun a tendance à se comporter selon les stéréotypes de son milieu. Les stéréotypes nous permettent de comprendre notre environnement et, y adhérer conforte notre besoin d'appartenance. C'est en partie nécessaire mais, individuellement, il faut pouvoir les dépasser.
Le formateur propose aux élèves de réaliser le test d'associations implicites proposé par l'université de Harvard.
Les résultats sont discutés en commun. Chacun dit ce qui l'étonne dans les résultats de son test.
Pour lutter contre une situation non satisfaisante résultant de préjugés culturels, l'enseignant doit organiser une session de sensibilisation dans laquelle :
- Les élèves prennent conscience de la situation.
- Une personne qui a vécu quelque chose de semblable, mais qui a su dépasser cette situation vient témoigner.
- Un débat permet de prendre compte la nécessité de dépasser les stéréotypes de son milieu, les choix individuels primant ici sur le groupe.