Étude de cas
La désinformation sur les réseaux sociaux
Formation aux compétences de base (lecture, écriture, mathématique, informatique).
Jeune français de 28 ans.
Petit groupe hétérogène accueillant des participants de différentes origines et nationalités.
Dans une formation aux compétences de base regroupant une dizaine adultes d'origines différentes, la formatrice a remarqué l'intolérance croissante d'un stagiaire. En formation depuis un mois, il a 28 ans et a été élevé par des parents adoptifs, avec lesquels il a fini par perdre le contact. Il vit seul et bénéficie d'aides sociales. N'ayant jamais travaillé, il est confronté à un risque d'isolement.
Il parle de plus en plus de politique et relie tout à l'arrivée des réfugiés. Il affirme que le mouvement des réfugiés fait partie d'un plan pour conquérir l'Europe et l'islamiser, mais aussi, en contradiction, que les réfugiés ne sont que des migrants économiques qui viennent chercher nos généreuses prestations sociales. Il affirme que l'aide accordée aux demandeurs d'asile correspond au revenu minimum.
Les réactions des autres participants sont variées, silence, sourire, agacement, mais aussi intérêt. La formatrice a voulu trouver un moyen de réagir à ces allégations, sans s'opposer frontalement au stagiaire.
Trois heures de formation par semaine. La durée d'un parcours dépend des objectifs et des besoins de chacun.
Une formatrice spécialisée en FLE.
Suite à l'attention que ces questions ont suscitée dans le groupe, la formatrice a décidé de gérer le problème. Ayant constaté que le jeune homme était fortement influencé par ce qu'il lisait sur Facebook, elle a engagé le groupe à démêler le vrai du faux à partir des exemples précis mis en avant par le jeune. La moitié des participants a cherché sur internet des preuves d'un argument et l'autre moitié des contre-preuves. Elle les a guidé pour déterminer le degré de confiance que l'on pouvait accorder à chaque source. Quelle démarche de vérification peut-on suivre ?
Les participants ont appris à développer une attitude sceptique en questionnant les contenus, sans pourtant tout remettre en question, et à douter, mais pas de tout. Ils ont amélioré leur capacité à faire des recherches sur internet. Le stagiaire concerné a développé le sentiment qu'il a peut-être été trompé par certaines informations.
Face à de la désinformation ou à des théories complotistes, il est conseillé d'aborder le problème activement au lieu de le minimiser ou de l'ignorer.