Étude de cas
La marginalisation des réfugiés à Chypre
Enseignement général et technique.
Deux jeunes réfugiés syriens.
Classe de 15 à 20 élèves.
Adnan et Sayid sont deux jeunes syriens réfugiés à Chypre avec leurs familles. Ils fréquentent une école publique, accueillant principalement des chypriotes grecs.
Ils ne maîtrisent pas très bien la langue et ne parlent pas avec leurs camarades. Ils sont laissés à l'écart et les autres se moquent d'eux. En outre, ils sont généralement considérés responsables de tous les problèmes. À trois reprises, ils ont été attaqués par un groupe d'élèves criant des slogans tels que "Retournez chez vous", "Vous n'êtes pas d'ici".
Ils se sentent de plus en plus isolés et développent une tristesse et une anxiété qui affectent non seulement leur état psychologique, mais aussi leurs résultats scolaires. La situation est devenue si difficile qu'ils veulent quitter l'école.
Enseignement général et technique avec plusieurs cours par jour (langues, sciences... et cours techniques liés à l'orientation choisie, par exemple, cuisine, électricité, plomberie...)
Enseignants aidés par le conseiller d'éducation, un psychologue et des travailleurs sociaux. L'administration scolaire est également impliquée.
Création d'une équipe interdisciplinaire composée d'enseignants, du conseiller d'éducation, du psychologue, de travailleurs sociaux ainsi que de l'administration scolaire pour concevoir et mettre en œuvre une prévention systématique ainsi que des contre-actions. L'équipe examinera les mesures qui peuvent être mises en œuvre au niveau de l'individu, de la classe et de l'école.
Les incidents sont traités de manière systématique et globale, ce qui facilite des solutions durables en matière de prévention, et qui permettra de réagir en cas de nouvelle occurrence.
Création d'une semaine des réfugiés à l'école avec différentes activités culturelles et éducatives (projections vidéo, expositions de photos...) afin de sensibiliser au pays d'origine des réfugiés. Qu'est ce que cela signifie d'être un réfugié ? Quelle est l'importance du pays hôte pour la vie, la sécurité et la dignité d'un réfugié ? Quels sont les apports des réfugiés ? Les activités sont organisées par les élèves eux-mêmes, avec le soutien des enseignants.
Impliquer les élèves dans l'organisation des activités leur permet de mieux connaître la situation des réfugiés et le rôle positif qu'ils peuvent avoir dans une société. Cela développe une connaissance d'autres pays et d'autres cultures, des compétences de communication et des attitudes de solidarité. Cela contribue à modifier les récits négatifs envers les réfugiés et à les humaniser.
Discussion en classe sur les réfugiés, leur rôle, les sociétés interculturelles, la solidarité et la coopération. La discussion est coordonnée par l'enseignant, soit en relation avec un élément du programme, soit en cas de conflit. Elle peut commencer par la création de petits groupes (jusqu'à 3 personnes) chargés de répondre à une question spécifique : Quel est le rôle des réfugiés dans notre société ? Quels sont nos droits et nos obligations ? Qu'est-ce que le racisme ? Qu'est-ce qu'un discours haineux ? Qui en est victime ? Après 15 minutes en groupes, les élèves se rassemblent pour discuter des réponses. L'enseignant apporte ses connaissances et fait le point sur ce qui a été appris.
Dans un environnement sécurisant, les élèves échangent sur ce qui les trouble, et sur des questions dont ils ne peuvent pas habituellement parler ouvertement. C'est l'occasion de surmonter des obstacles qui résultent de mauvaises perceptions et d'attitudes intolérantes. Cela permet aussi aux victimes et aux agresseurs de s'exprimer. Cela facilite la réflexion critique sur les thèmes qui sous-tendent les comportements négatifs (par l'analyse de phénomènes tels que le racisme ou les discours haineux) favorisant ainsi l'émergence d'attitudes positives.
Demander aux élèves de mettre en place et d'organiser les activités développe des compétences, des connaissances et des attitudes positives face aux réfugiés.
Certains élèves (en particulier les agresseurs et les victimes) risquent de se méfier de ces activités au départ. Cependant, avec des incitations et un soutien positif, ces obstacles peuvent être surmontés.