Étude de cas
Relations en classe
Formation de pré-qualification aux métiers de l'alimentation et de la restauration.
Jeune réfugié Nigérian, âgé de 17 ans.
12 stagiaires entre 17 et 25 ans.
Un jeune Nigérian, mineur, doit suivre une formation préparatoire à une période de professionnalisation. Ses parents, réfugiés, sont arrivés récemment en France où il n'a pas été scolarisé.
Il a des difficultés éducatives et, timide, a aussi des difficultés pour interagir avec le groupe. Il reste souvent assis seul dans la salle, personne ne voulant être à côté de lui. Ses camarades se moquent de son silence. Le garçon ne répond pas, mais il semble mal à l'aise et nerveux face à différentes insinuations.
La formation vise à valider le projet professionnel, à acquérir des connaissances générales et les techniques de base du métier. Elle alterne théorie et pratique, en centre et en entreprise.
Formateurs des domaines professionnels concernés. Coordinateur de la formation, chargé des relations avec l'environnement et avec les familles.
Pendant les cours, théoriques ou en atelier, les formateurs apportent une attention particulière à toute situation difficile, isolement du jeune, mauvaises blagues. Ils en gardent une trace.
L'équipe enseignante est consciente de la situation et la comprend mieux.
Les formateurs adoptent une attitude inclusive, en faisant attention à chaque jeune, et en créant des situations pédagogiques qui requièrent des échanges entre tous les membres du groupe. Différents types d'activités sont mises en place.
Les jeunes apprennent à travailler avec d'autres. Des relations se développent. Le jeune réfugié est inclus dans cette dynamique. La communication s'améliore. Les jeunes se connaissent mieux et la stigmatisation de l'étranger régresse.
En début de parcours, les formateurs encouragent le partage des valeurs et des caractéristiques personnelles différentes.
Les stagiaires peuvent dépasser leurs préjugés par des activités demandant une compréhension mutuelle.
Le formateur de français inclut la question des réfugiés et des différences culturelles dans ses cours. Des textes d'auteurs de différentes régions du monde sont utilisés. Les autres formateurs cherchent à créer des conditions positives pour un échange culturel.
Le jeune d'origine étrangère peut se sentir porteur d'une expérience de vie et d'une culture qu'il peut partager. Il va participer plus activement au groupe.
Indépendamment du cas spécifique, il est utile de compléter la formation professionnelle par un module permettant d'aborder les questions d'égalité et de non-discrimination (par exemple à partir de l'actualité).
Cette pratique produit des résultats positifs dans la prévention des conflits.
La formation qui mélange de jeunes adultes de différentes origines, souvent issus de milieux défavorisés et en situation d'échec scolaire est particulièrement exposée aux situations de tension et de préjugés culturels, pour différentes raisons :
- les formateurs, centrés sur la transmission de savoir-faire ne prennent pas toujours en compte les facteur susceptibles de provoquer des conflits,
- les stagiaires, exposés aux messages des médias, ne développent pas une attitude critique et il s'appuient sur des clichés,
- pas toujours à l'aise dans une société qui les intègre difficilement, les stagiaires peuvent développer des comportements agressifs et rechercher des boucs émissaires,
- les jeunes réfugiés ne se sentent pas toujours bien accueillis.
La nécessité d'agir au niveau organisationnel, méthodologique et pédagogique est nécessaire pour promouvoir la reconnaissance du droit à la différence et lutter contre les préjugés. La situation est améliorée en agissant à plusieurs niveaux :
- surveillance des relations entre les stagiaires (en cours et pendant les pauses),
- action rapide en cas de problème,
- volonté d'inclusion par la mise en œuvre d'activités dédiées,
- attention permanente dans les différentes matières, y compris professionnelles,
- sensibilisation à l'égalité et à la non-discrimination.